Lâché par les ennuis mécaniques, Giancarlo Fisichella a décroché samedi la 3e pole position de sa carrière en Malaisie, après celle conquises en Autriche en 1998 et en Australie en 2005. "Je voudrais dédier cette performance à Pietro, un ami d'enfance qui a perdu la vie dimanche dernier", a déclaré le pilote Renault. "Cette pole est la plus belle de ma carrière. L'année dernière en Australie, c'était grâce à la pluie mais aujourd'hui, tout le monde se battait dur pour l'obtenir. Demain, je ne penserai qu'à une chose : gagner."
Le vent aurait-il tourné pour l'éternel malchanceux ? Il semble, car l'Italien, handicapé d'une cinquantaine de chevaux lors de la qualification du Grand Prix de Bahreïn, et contraint à l'abandon sur problème moteur en course, a cette fois bénéficié d'un V8 exemplaire qui lui a permis de se distinguer par rapport à une concurrence en nette difficulté dans la fournaise de Sepang (37°C dans l'air, 50°C sur la piste)
Brawn : "Nous avons eu des problèmes variés"
Renault avait battu Ferrari à Manama, dimanche dernier. On doute revivre le même scenario. La Scuderia a en effet changé les V8 de Michael Schumacher et Felipe Massa juste avant la deuxième séance de qualification de l'année. 4e temps, le septuple champion du monde allemand s'élancera 14e. Quand au Brésilien, la 22e et dernière place lui est réservée, car il avait déjà démarré le grand prix avec un bloc frais, alors qu'il avait reçu le drapeau à damier à Bahreïn. Pour l'auteur du 16e temps, deux rétrogradations de dix places s'appliquent.
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"Nous avons eu des problèmes variés avec le moteur et nous les surmonterons. Je suis convaincu de cela", a prévenu Ross Brawn, directeur technique de Ferrari. "C'est dommage car durant les tests hivernaux nous étions très fiables. Les pneus semblent très constants dans leur performance." Concernant le 056 de Massa, il s'agirait d'un piston percé.
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Pour les Rouges, qui ont réglé cette saison leurs problèmes d'aérodynamique, châssis et pneumatiques, c'est donc le propulseur qui donne des signes de faiblesses dans l'environnement thermiques extrême de Sepang, grand prix le plus chaud de l'année. Sans compter que la piste impose la troisième valeur la plus sévère du championnat en termes de régime maxi sur un tour (71%). Maranello n'est visiblement pas au point puisque l'on se souvient qu'un nouveau V8 avait été livré à Red Bull pour David Coulthard avant l'entame des essais.
Renault supporte la chaleur
En ce début d'ère du V8, la journée de samedi a aussi mis Honda sur la corde raide car le moteur de Rubens Barrichello a été changé avant la qualification. Le Brésilien, associé au 12e chrono, a été remisé en dernière ligne.
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Bref, la plupart des adversaires de Renault se sont éparpillés d'eux-mêmes pendant ces essais, même si Honda a réussi à placer le bolide de Jenson Button en 1ère ligne, avec un chrono situé à 0.14 sec de Giancarlo Fisichella, chronométré en 1:33.840.
Chez Renault, le discours de Denis Chevrier a gardé la même tonalité depuis vendredi. "Nous n'avons rencontré aucun incident et nos mesures montrent que la voiture se comporte bien sous forte chaleur, tant au niveau du refroidissement que des rapports de boîte" , a souligné le responsable d'Exploitation moteur.
Les McLaren seront-elles les rivales des R26 française et RA106 japonaise ? Pas sûr, car Williams a glissé les FW28 de Nico Rosberg et Mark Webber devant les MP4-21 de Juan Pablo Montoya et Kimi Räikkönen, réunies en 3e ligne. Une surprise de plus qui ramène certains à la réalité. Cosworth reste un artisan éclairé face aux usines fortunées telles Toyota, dont le V8 de Ralf Schumacher a -devinez quoi- explosé en fin de 2e phase de qualification ! Et Grove de donner encore la leçon à Cologne, cette fois-ci en matière d'utilisation des pneus Bridgestone.
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