Intouchable ! Renault a de nouveau fait la preuve de sa domination sur le tracé malaisien de Sepang. La victoire de Fisichella (Renault), la troisième de sa carrière, ne souffre aucune discussion et doit aujourd'hui mettre toute l'écurie en joie ! En effet, Fisichella premier et Alonso, deuxième, voilà le doublé que l'écurie attendait depuis 1982, quand Arnoux avait devancé Prost sur la ligne d'arrivée, à Dijon.
Samedi, dans la fournaise de Sepang, Fisichella avait réalisé une course parfaite, à bord d'une monoplace infaillible. "Tout a parfaitement fonctionné", avait expliqué Fisichella, heureux d'avoir signé le troisième succès de sa carrière. "Le plus difficile c'était sans doute de rester concentré, car la chaleur est vraiment difficile à supporter. Mais la voiture était parfaitement réglée et j'avais suffisamment à boire... Je tiens à remercier toute l'équipe pour m'avoir préparé une si bonne voiture".
Course rectiligne
Pour l'Italien, le Grand Prix a été presque rectiligne. En tête au premier virage, Fisico n'a jamais tremblé, même si Button (Honda) est resté au contact. Finalement seul, Alonso, son équipier, a semblé constituer une menace, à distance, puisque les deux hommes avaient une stratégie différente. Alonso, parti 8e, a effectué un départ exceptionnel en passant le virage 1 en troisième position, prenant soin de dépasser les Williams de Rosberg et Webber, à l'extérieur: "Je partais chargé en essence, et je savais que ma seule chance de venir en tête, c'était de dépasser dès le premier virage. J'ai pris ce risque et ça n'a pas mal fonctionné. Mais revenir sur Giancarlo était plus difficile", a concédé le champion du monde.
Derrière, la bataille fait rage et dans le peloton, on joue des coudes et des museaux. Klien (Red Bull) ne peut éviter Raikkonen (McLaren). Le Finlandais perd le contrôle de sa voiture et abandonne. Klien, roue avant arrachée, rejoint son stand pour réparer. Sans espoir !
Dès lors, la hiérarchie s'établit en tête de la course. Fisichella imprime un train d'enfer. Button est dans son sillage et devance Alonso et Webber (Williams), qui a pris le meilleur sur son jeune équipier Rosberg. Tout le monde attend le jeune allemand aux avant-postes. Las, dans le sixième tour, le V8 Cosworth part en fumée et les espoirs de Rosberg aussi. Quelques minutes plus tard, c'est au tour de Webber de mettre pied à terre. Sombre journée pour l'écurie Williams.
Et si pour les "Renault Boys" la course est parfaitement orchestrée, cadence, stratégie et performances, Button semble à la peine pour inquiéter ses rivaux. Montoya (McLaren) ne semble pas plus à l'aise dans le groupe des poursuivants. A mi-course, il est devancé par Massa (Ferarri), parti dernier !, et talonné par Heidfeld (BMW) et M. Schumacher. La Scuderia pas tout à fait au point, a laissé partir ses pilotes très chargés en essence, tandis que Heidfeld, auteur lui aussi d'un bon départ, se maintient en 5e position
Button coincé
Dans la dernière partie du de la course, les choses n'évolueront guère. Button bloqué par Speed (Toro Rosso) pendant trois tours perdra ses dernières chances de venir inquiéter Fisichella et Alonso. Ce dernier tentera bien, un court instant d'accélérer la cadence pour revenir sur Fisichella. En vain.
Alors qu'il occupe la cinquième place, Heidfeld abandonne au 48e tour, et laisse Massa et M. Schumacher se battre pour cette place.Le septuple champion du monde sait d'ailleurs se contenter de ce résultat "ordinaire. "Nous pouvons accepter ce résultat, considérant tout ce qu'il s'est passé pendant le week-end" , expliquera-t-il. "Je ne pense pas que nous pouvions faire plus. Durant mon premier pit stop, j'ai du attendre une fraction de seconde car une autre voiture descendait la pit lane. C'était une sage décision du point de vue de la sécurité. Dans les derniers tours, je n'étais pas en mesure de passer Felipe car je n'étais pas assez rapide et qu'il n'a fait aucune faut"e. Montoya, quatrième, n'aura jamais été en mesure de disputer le podium à Fisichella, Alonso et Button qui franchissent la ligne d'arrivée dans cet ordre.
Avec 28 points au classement constructeurs, Renault prouve qu'ils sont les favoris de la saison 2006, tandis que Ferrari et McLaren suivent avec 15 points. La Scuderia est restée prudente ce week-end, tandis que McLaren n'a pu compter que sur le seul Montoya, peu en verve d'ailleurs. Räikkönen, bouté hors de la piste par Klien, est décidément bien malchanceux. Quant aux Williams-Cosworth, la fiabilité a fait défaut.
Alonso, champion du monde en titre, est déjà leader du classement pilote avec 18 points et compte 7 points d'avance sur Michael Schumacher et Jenson Button. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres, puisque 16 GP sont encore à disputer, à commencer par le Grand prix d'Australie dans deux semaines, à Melbourne.
