Visages fermés pour une qualification manquée ! Le temps des questions est venu au sein de la Scuderia Ferrari. La 65e pole de Schumacher à Barheïn et la première ligne entièrement rouge, en ouverture de la saison, ne sont déjà plus que de lointains souvenirs; cachés par la fumée de quatre moteurs agonisants, la semaine suivante, en Malaisie.
En arrivant à Melbourne, Michael Schumacher était plein d'espoirs. Fort de quatre victoires, ici à l'Albert Park, il pensait pouvoir dompter sa mécanique et se rapprocher ainsi des meilleurs. "Nous avons besoin d'être parfait dans tous les domaines ,s'inquiétait déjà le septuple champion du monde, lors des essais hivernaux".
Ferrari n'a donc pas encore réuni tous les paramètres, pour venir concurrencer Renault, McLaren et désormais Honda ! Mais plus que les carences de la 248 F1, c'est la fébrilité et la tension qui semblent envahir l'écurie. Témoin cette scène surréaliste d'un pistolet servant à l'aération des freins... qui a été oublié sur l'aileron avant de la monoplace de Schumacher qui s'engage en piste.
Colis encombrant
Au sortir des stands, le colis encombrant a volé en éclat, dans l'allée des stands, "perdu" par Schumi. "Le ventilateur qui est resté sur ma voiture lorsque je suis sorti des stands ? C'était après le drapeau rouge et ce sont des moments frénétiques. On peut comprendre que de telles choses arrivent". Mais rarement au sein de l'équipe italienne.
Quelques instants auparavant Jean Todt et ses lieutenants ont retenu leur souffle: dans le virage 12, Massa a perdu sa voiture qui est allée s'échouer dans le rail, ventre à terre. Une monoplace détruite, une 15e place pour Massa, les Rouges sont pâles. "C'est vraiment dommage, convient Massa. Lorsque je suis sorti de la piste, j'étais dans un très bon tour. Je suis rentré dans le onzième virage lorsque j'ai perdu le contrôle de l'arrière de ma voiture. J'ai touché le vibreur et il n'y avait plus rien à faire. Heureusement, je ne suis pas blessé et c'est ce qui est le plus important. C'est dommage, je le répète, mais nous devons l'accepter. Nous allons maintenant nous concentrer sur la préparation de la course et essayer de faire la même chose qu'en Malaisie."
"Trop lents"
Et Michael de ronger son frein devant le manque de puissance de sa monoplace et la susceptibilité de ses gommes. "Au cours de la seconde phase, j'ai utilisé deux trains de pneus neufs, mais je ne suis pas parvenu à les utiliser au mieux. Les gouttes de pluie qui sont tombées alors que j'effectuais ma seconde tentative ne m'ont certainement pas aidé. Cependant, notre problème principal aujourd'hui est que nous étions trop lents. Nous devons maintenant essayer de comprendre ce qui nous est arrivé afin de faire ce qu'il faut pour retrouver notre compétitivité".
Et s'il est prêt à bosser dur, le pilote allemand a clairement annoncé en début de saison que seuls des résultats positifs et une voiture compétitive pourraient le conduire à poursuivre son activité au sein de la Scuderia, au terme de cette saison. Pour l'heure le bilan est mitigé. Mais reste la course ! Et Massa et Schumacher ont démontré leur capacité à s'adapter aux changements de statégie pour aller chercher des points. "Cela ne me fait certainement pas plaisir d'être aussi loin sur la grille de départ, mais j'essayerai de tirer mon épingle du jeu", conclut Schumacher. La Scuderia doit maitenant reserrer la garde, avant d'être trop distancée par Renault et consorts.
Il y a déjà urgence, chez Ferrari pour revenir sur les meilleurs et surtout... pour être prêt pour le premier rendez-vous européen dans trois semaines. C'est à Imola, sur l'Autodrome Dino et Enzo Ferrari, devant la quasi totalité du personnel de Maranello. Un rendez-vous essentiel pour l'image, mais pas seulement !
