Ferrari
Schumacher veut être libre
Photo: AFP/Jose Luis Roca
Michael Schumacher réfléchit à son avenir.
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Michael Schumacher sent de plus en plus qu'on le presse de prendre sa décision.
Le champion allemand avait déjà dit qu'il annoncerait ses plans dans le courant de l'été.
Voilà maintenant qu'il désire « prendre tout le temps nécessaire pour y penser et pour décider de la suite des choses ». C'est en tout cas ce que publie Ferrari sur son site Internet.
Schumacher explique toutefois qu'il préférerait ne pas dévoiler aux médias les raisons qui vont motiver sa décision.
Le pilote allemand doit savoir quels sont les plans de Ferrari pour 2007. La rumeur veut que Kimi Raikkonen ait déjà signé un contrat pour 2007 et il est clair que Ferrari voudrait en faire son nouveau pilote numéro un. De là à dire que Ferrari voudrait pousser son pilote vedette à la retraite, il y a un pas...
Tant que Michael Schumacher n'annoncera pas sa retraite, Ferrari ne peut pas décemment annoncer l'arrivée de Raikkonen. Le plan A du patron de Ferrari, Jean Todt, c'est que l'un remplace l'autre en 2007.
Schumacher sait donc qu'il est au centre d'un jeu de chaise musicale. C'est pour cela qu'il n'abattra pas ses cartes avant le moment qu'il jugera opportun. Peut-être cet été.
Renault intéressé
Des équipes ont commencé à se manifester, notamment Renault qui doit remplacer Fernando Alonso. L'agent de Schumacher, Willi Weber, a donc tenu à rappeler tout le monde à l'ordre, jeudi, dans les pages du magazine Bild:
Michael Schumacher à la place de Fernando Alonso?
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« J'ai déjà dit à Flavio Briatore (patron de l'équipe F1 Renault) que nous ne discuterons avec aucune autre équipe tant que Michael n'aura pas pris sa décision, a prévenu M. Weber. Flavio aimerait qu'on lui parle avant de signer un nouveau contrat avec Ferrari. Il semble intéressé. Mais nous parlerons d'abord à Ferrari. »
Michael Schumacher a déjà dit qu'il préférerait prendre sa retraite s'il se rend compte qu'il ne peut pas se battre pour le titre mondial cette saison. Sa dernière victoire remonte au Grand Prix des États-Unis 2005, sa 84e.
En 2006, il n'a pu faire mieux qu'une deuxième place au Grand Prix de Bahreïn. Il a fini 6e en Malaisie et a abandonné en raison d'un accident en Australie.
Essais privés
Ennuis de moteur pour Villeneuve
BMW n'a pas encore réglé ses problèmes de fiabilité. Jacques Villeneuve a été victime d'un problème de moteur, jeudi, à sa première journée d'essais au circuit de Barcelone.
C'est en tout cas ce que rapporte Autosport, car il n'en est pas question dans le communiqué officiel de BMW...
Le pilote canadien a pu tout de même couvrir 452 km, et a enregistré au 93e de ses 98 tours son meilleur chrono, en 1 min 15 s 547/1000. Il a fini la séance au 13e rang, à une seconde de la Toyota de Jarno Trulli et de la Renault de Fernando Alonso.
Villeneuve et son équipier Nick Heidfeld (5e temps) ont travaillé sur les réglages et sur l'évaluation des pneus Michelin en vue des épreuves européennes.
Une tâche d'autant plus importante que les deux pilotes BMW se sont plaints en Australie de ne pas avoir pu monter leurs pneus rapidement en température lors des relances, ce qui leur a fait perdre un temps précieux.
Jeudi, Heidfeld a fait partie des cinq pilotes qui ont réussi à descendre en dessous des 1 min 15 s au tour. L'Allemand a fait 67 tours, dont son meilleur en 1:14,940.
Jacques Villeneuve tourne encore vendredi.
En tout, 18 pilotes étaient en piste, jeudi, pour ces essais privés de Barcelone. La seule équipe absente: Midland, qui a préféré travailler à Silverstone, en Grande-Bretagne.
Trulli a réalisé le tour le plus rapide, ce qui a rassuré l'équipe Toyota sur la vélocité de la TF106, mais pas sur sa fiabilité. L'Italien a provoqué deux interruptions de séance, dont la deuxième après que son moteur eut rendu l'âme en début d'après-midi.
À noter le 3e chrono de Michael Schumacher, à 19 centièmes de seconde de Trulli. Il a travaillé à bord d'une 248F1 modifiée qu'il devrait utiliser au Grand Prix de Saint-Marin.
Kimi Raikkonen (McLaren) a enregistré le 5e temps, en 1:14,899, au terme de ses 93 tours de piste.
Midland
Pas à vendre
Photo: AFP/Jose Luis Roca
Midland fait fi des rumeurs.
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Midland F1 n'est pas à vendre.
C'est en ces termes clairs que la direction de MF1 a réagi aux rumeurs, vendredi, par voie de communiqué.
En fait, les rumeurs ont pris de l'ampleur quand l'équipe a annoncé le départ de son directeur sportif Adrian Burgess le 6 avril.
Selon certains médias européens, l'homme d'affaires russe Roustam Tariko serait parmi les possibles repreneurs. N'a-t-on pas vu son nom sur la liste présumée des 22 inscrits pour le Championnat du monde 2008, publiée par le site Internet gp2006?
« Durant la dernière semaine, plusieurs rumeurs sont apparues dans les médias, aucune d'elles ne repose sur des faits, peut-on lire dans le communiqué. L'équipe MF1 a un budget qui lui permet d'être compétitive cette saison et nous voulons réduire l'écart qui nous sépare de nos concurrents. »
Le groupe Midland, dirigé par l'homme d'affaires canadien Alex Shnaider, a confirmé que l'équipe n'est pas à vendre et il n'y aucune indication montrant que la situation pourrait changer.
« Notre budget est équilibré cette saison, explique Colin Kolles, directeur général de l'équipe. J'ai personnellement reçu l'assurance de monsieur Shnaider que l'écurie n'est pas à vendre et qu'il n'y a aucune indication que cela change. Toutes sortes de propositions ont été faites par des gens qui sont fortunés ou non, ce qui est normal. Elles ont toutes été rejetées, sans exception. »
Nouveau projet en branle
Alexander Shnaider
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Colin Kolles a en plus révélé à gp2006, jeudi, qu'Alex Shnaider avait approuvé de nouveaux investissements dans l'infrastructure de l'équipe.
« Je suis donc heureux d'annoncer que le projet de modernisation de notre soufflerie débutera très prochainement, a-t-il dit. Son échelle sera augmentée à 50 %. »
Concernant la rumeur voulant qu'il soit sur le point de quitter MF1, il s'est dit trop occupé à travailler pour penser quitter l'entreprise.
Midland est la seule équipe qui n'était pas à Barcelone (Espagne) cette semaine, préférant faire tourner ses pilotes sur le circuit de Silverstone (Grande-Bretagne).
Renault
Des paroles rassurantes
Photo: AFP/Jose Luis Roca
Au moins jusqu'en 2008.
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Quand on a su que Patrick Faure quittait le navire ce printemps, on a pensé que la F1 ne faisait plus partie des priorités du nouveau PDG de la régie Renault, Carlos Ghosn.
On le pense toujours, surtout depuis que M. Ghosn a dit que le programme F1 serait évalué année après année, ce qui est incompatible avec les programmes de travail de développement et de conception des voitures qui chevauchent les années civiles.
Le nouveau patron de la division sport de Renault, Alain Dassas, s'inscrit-il en faux contre la nouvelle orientation de l'entreprise ou a-t-il la mission de rassurer les partenaires tant que Renault n'aura pas pris la décision d'abandonner la F1? Parions pour la deuxième hypothèse.
M. Dassas, financier de formation, a envoyé dans les médias un message fort: Renault doit poursuivre son travail en F1, avec Flavio Briatore, en profitant des plans de la FIA de réduire les coûts.
« La F1 passionne Renault. Nous voulons continuer, a expliqué Alain Dassas dans un entretien accordé jeudi au journal L'Équipe. Nous avons de bons produits, il nous faut la rentabilité, c'est-à-dire des coûts raisonnables. Quant à notre engagement, il y a des faits: nous avons signé pour 2008. »
Travailler sur la réglementation
Savoir développer... à moindre coût.
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M. Dassas va plus loin en parlant de développement et d'expansion, indispensable selon lui en F1, mais pas à n'importe quelle condition.
« Il faut avoir pour objectif la diminution des coûts, mais il faut rester dans le coup. Ce qui me plaît c'est le développement. C'est le côté expansion qui m'intéresse. Nous devons baisser nos coûts, mais il faut que les autres fassent pareil, analyse-t-il. Ça doit donc passer par la réglementation. Nous avons l'un des budgets les plus bas et gagner nous donne un levier extraordinaire dans les négociations. Il faut un règlement qui nous laisse de la respiration, mais qui nous donne un cadre, assez large, valable 4-5 ans. La F1 doit rester spectaculaire. »
Des paroles qui expliquent la rencontre de travail entre Ferrari, Renault, Cosworth et la FIA, à Maranello (l'usine de Ferrari), au lendemain du Grand Prix de Malaisie, sur le développement moteur à partir de 2008.
Briatore, l'homme de la situation
Photo: AFP/Loïc Venance
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M. Dassas a pleine confiance en Flavio Briatore, qui a représenté l'entreprise française à cette réunion de travail. Si Renault ne peut plus rien faire pour garder Fernando Alonso, qui sera chez McLaren en 2007, M. Dassas veut garder le capitaine du navire.
« Flavio (Briatore) fait un travail extraordinaire, son contrat arrive à expiration cette année, il faut le renouveler », affirme M. Dassas, qui attend ses suggestions pour remplacer le pilote espagnol.
Mais l'après 2008 est moins clair et le nouveau patron de Renault F1 ne le nie pas.
« Pour après 2008, rien n'est jamais certain, mais si nous continuons de baisser les coûts, nous serons là. Pour attirer les pilotes comme les commanditaires, il faut de la stabilité et d'ici à juin, nous aurons bouclé notre dossier. »
Essais privés
Villeneuve aime la voiture, pas les pneus
Jacques Villeneuve
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Jacques Villeneuve a complété 97 tours de piste vendredi sur le circuit de Barcelone, en Espagne.
Il a réussi le dixième temps en 1 min 15 s 321/1000.
Il a concédé 1,4 seconde à Heikki Kovalainen, pilote-essayeur de Renault, qui a réussi le temps de référence en 1 min 13 s 926/1000, terminant devant son coéquipier Giancarlo Fisichella.
Quand rejoint par Radio-Canada.ca après la séance, Villeneuve s'est montré positif, mais il n'a pas pu cacher le fait que les pneus Michelin ne sont pas bien adaptés à la F1.06.
« On avait un nouveau "package". L'auto est plus compétitive et plus stable, a-t-il constaté. Elle permet d'attaquer plus et de piloter avec plus d'agressivité, donc ça devrait être bon pour Imola, car c'est un circuit où on saute sur les vibreurs, où on prend des chicanes. La stabilité est très importante là-bas. Quand on se compare (aux autres), je dois dire qu'on est encore un peu derrière, il nous en manque encore un peu, mais on se rapproche tranquillement (des meilleures équipes). »
L'énigme des pneus
Villeneuve semble donc satisfait des changements apportés au train arrière et à l'aileron avant de la voiture, mais l'équipe BMW souffre toujours d'un problème pneumatique chronique qui a coûté des points à l'équipe en Australie.
« Les pneus qu'on avait (à Barcelone) sont tout aussi difficiles à chauffer. C'est une décision que Michelin a prise avant le début de l'année, et tant que Renault continuera à gagner, Michelin ne sera pas aussi agressif qu'on le souhaiterait », a-t-il admis.
Ce n'est pas faute d'avoir essayé. L'équipe a concentré ses efforts à Barcelone sur l'évaluation des pneus pour les courses européennes. Villeneuve a effectué plusieurs séries de tours vendredi après-midi afin que Michelin et l'écurie puissent tester la performance des pneus. Visiblement, Villeneuve n'est pas satisfait.
Parlant de Renault, l'équipe championne du monde a surtout travaillé la mise au point du châssis R26 et le développement B du moteur RS26.
BMW-Sauber
Michelin mise sur Renault, selon Villeneuve
Jacques Villeneuve
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BMW n'a toujours pas corrigé ses problèmes de pneus.
Jacques Villeneuve a tourné deux jours à Barcelone les 13 et 14 avril et a constaté que les gommes que Michelin a distribuées à BMW ont le même problème qu'à Melbourne.
« Les pneus qu'on avait (à Barcelone) sont tout aussi difficiles à chauffer, a expliqué Villeneuve à Radio-Canada.ca après ses essais de Barcelone. C'est une décision que Michelin a prise avant le début de l'année. Ça me semble de toute façon compliqué de revenir à des solutions plus agressives, et tant que Renault continuera à gagner des courses, Michelin ne sera pas aussi agressif qu'on le souhaiterait. »
Le message est clair, tant que Renault ne se plaindra pas des pneus, Michelin ne changera pas sa formule. Le manufacturier français mise d'ailleurs d'abord sur Renault pour gagner un autre titre mondial en 2006, avant de tirer sa révérence.
Le choix qu'a fait Michelin
Avec le retour des changements de pneus en course en 2006, les manufacturiers pouvaient offrir aux écuries des pneus plus tendres, donc plus adhérents, mais Michelin a voulu quand même s'assurer que ses pneus ne se détérioreraient pas trop facilement. On a donc sacrifié un peu de « souplesse » (la possibilité de chauffer plus vite) à la résistance. Et c'est là où la qualité du châssis Renault fait la différence.
« Il y a plusieurs choses dans ce qui constitue une gomme. Comment elle colle par terre, comment elle bouge, comment elle est stable ou pas stable, comment elle évolue, explique Villeneuve. Elle peut être très vite sur un tour, très lente après.
« Ensuite s'il y a de la gomme qui retourne sur le pneu, on appelle ça du "graining", si les pneus bullent (quand le pneu chauffe anormalement sur une partie de la bande roulement). Là, les pneus (que Michelin nous offre) sont très antibulles et très antigraining, mais en même temps, ça occasionne des problèmes de chauffement (montée en température), faut trouver un juste milieu, c'est tout, analyse-t-il froidement.
« Mais à part eux (Renault), tout le monde a eu des problèmes à la dernière course, dès qu'il y avait des relances. Il faut essayer de comprendre ce qu'ils font de différent. »
Ce que Renault fait de différent tient dans la capacité d'adapter le châssis aux contraintes physiques du pneu qui s'use sur la piste. Et Villeneuve est catégorique, ce n'est « pas du tout » l'aérodynamique qui peut pallier le problème pneumatique.
Nouveautés aéros
Mais une meilleure efficacité aéro peut aider à rattraper du temps. À Barcelone, l'équipe BMW a justement travaillé sur un nouvel aileron avant et un train arrière modifié. Du bonus sur un châssis F1.06 qui est beaucoup plus sain que celui de l'an dernier, qui permet aux pilotes d'aller chercher la limite, sans toute fois l'atteindre trop rapidement. Le pilotage s'en ressent forcément et au Grand Prix de Saint-Marin, sur un circuit sinueux comme Imola, c'est impératif.
« On avait un nouveau "package" (à Barcelone). L'auto est plus compétitive et plus stable, a-t-il constaté. Elle permet d'attaquer plus et de piloter avec plus d'agressivité, donc ça devrait être bon pour Imola, car c'est un circuit où on saute sur les vibreurs, où on prend des chicanes. La stabilité est très importante là-bas. »
En sachant que ses pneus risquent de le faire souffrir, Jacques Villeneuve souhaite qu'il fasse chaud à Imola. S'il fait froid, les pneus auraient encore du mal à monter en température.
Le début de saison de Jacques Villeneuve avec BMW est prometteur, mais il a besoin de marquer des points rapidement aux yeux de ses patrons s'il veut avoir une certaine valeur au moment de renégocier son contrat. Si les problèmes pneumatiques l'empêchent de faire ce qu'il fait de mieux, c'est à dire attaquer, il ne pourra pas se démarquer par rapport à son coéquipier, et c'est précisément ce qu'il doit faire pour convaincre BMW de le garder.