Ferrari: nouvelle saison pourrie

GP D'AUSTRALIE Grise mine chez les «rouge»: au moment de quitter le circuit hier soir, les ingénieurs font leurs comptes. En deux jours, trois accidents, aucun point marqué et une quatrième place au championnat pour Michael Schumacher. Nouvelle année noire en perspective?

CARTON ROUGE... POUR LES «ROUGE» Massa a détruit sa voiture au premier tour, Schumi au 33e.

02 avril 2006

Sur le web » Fernando Alonso » Michael Schumacher » Felipe Massa » GP d'australie » Formula 1 Un peu trop optimiste au cours de la séance de qualification samedi, Felipe Massa escalade un vibreur et part taper le mur de béton. Résultat: une modeste 15e place sur la grille de départ, en plein milieu d'un peloton de furieux. Au départ, bousculé par la droite, pris en sandwich, le Brésilien ne va pas plus loin que le premier virage, voiture détruite. Michael Schumacher se retrouve seul pour défendre les couleurs de la Scuderia. Huitième pendant la première partie de la course, il se bat avec des pneus qu'il ne parvient pas à faire monter en température suite au tour au ralenti derrière la voiture de sécurité (lire ci-dessous). Après son arrêt pour en changer, au 25e tour, la tenue de route de sa Ferrari va mieux. Ragaillardi, il remonte sur la Honda de Jenson Button. Au moment de la rejoindre, toutefois, il part à la faute dans le dernier virage et écrase sa monoplace contre le mur. La Scuderia a perdu ses deux voitures en l'espace de 33 tours. A Kuala Lumpur, deux semaines plus tôt, la déconfiture avait été attribuée aux moteurs défaillants. Hier, c'est la tenue de route qui était en défaut. «On est trop lents, constate Michael Schumacher. Les pneus n'atteignent pas les températures de fonctionnement. Alors on bloque les roues et après quelques freinages les pneus sont morts. On va avoir beaucoup à faire pour y remédier.» Travailler, encore travailler. C'est le terme qui revenait le plus souvent dans les commentaires dimanche soir. En 2005, les Ferrari avaient connu une très mauvaise saison, mais tout laissait penser que cet hiver avait tout changé. Il n'en est rien. La Scuderia, naturellement, ne reste pas les bras croisés. A Melbourne, le samedi, l'écurie annonçait l'arrivée d'une nouvelle voiture dès le prochain Grand Prix, à Imola. «Les déceptions de ce week-end ne modifient en rien nos objectifs, mais elles les rendent plus difficile à atteindre», reconnaît Jean Todt, le directeur sportif de la Scuderia. «Nous avons tout ce qu'il faut pour revenir au sommet, mais il faut concrétiser.» Ferrari va-t-elle connaître une saison 2006 aussi catastrophique que celle de l'an dernier? Aucun des tifosi ne le souhaite, mais pour l'instant c'est mal parti. Felipe Massa, brouillon, n'aide pas Michael Schumacher. Le recruter à la place de Rubens Barrichello n'aura pas permis le bond en avant espéré. Les indicateurs ne sont décidément pas au beau fixe chez Ferrari. Le point Melbourne. GP d'Australie (57 tours de 5,303 km/302,271 km): 1. Alonso (Esp), Renault, 1 h 34'27,870 (191,990 km/h). 2. Räikkönen (Fin), McLaren-Mercedes, à 1''829. 3. R. Schumacher (All), Toyota, à 24''824. 4. Heidfeld (All), BMW-Sauber, à 31''032. 5. Fisichella (It), Renault, à 38''421. 6. Villeneuve (Can), BMW-Sauber, à 49''554. 7. Barrichello (Bré), Honda, à 51''904. 8. Coulthard (GB), Red Bull-Ferrari, à 53''983. 9.* Speed (EU), Toro Rosso-Cosworth, à 1'18''817. 10. à 1 tour: Button (GB), Honda. 11. Albers (PB), Midland-Toyota. 12. à 2 tours: Sato (Jap), Super Aguri-Honda. 13. à 3 tours: Ide (Jap), Super Aguri-Honda. 22 partants, 13 classés. * Pénalisés de 25'' pour un dépassement pendant le drapeau jaune. Tour le plus rapide: Räikkönen (57e) en 1'16''045 (221,870 km/h). Cause des abandons: Trulli (It/Toyota): 1er tour (accrochage). Rosberg (All/Williams-Cosworth): 1er tour (a ccrochage). Massa (Bre/Ferrari): 1er tour (accrochage). Klien (Aut/Red Bull-Ferrari): 5e tour (accident). Webber (Aus/Williams-Cosworth): 23e tour (transmission). M. Schumacher (All/Ferrari): 33e tour (sortie de piste). Liuzzi (It/Toro Rosso): 38e tour (accident). Monteiro (Por/Midland): 40e tour (problème mécanique). Montoya (Col/McLaren-Mercedes): 47e tour (coupure moteur). Button (GB/Honda): 57e tour (classé) (moteur). Championnat du monde (3/18). Pilotes: 1. Alonso 28. 2. Fisichella 14. 3. Räikkönen 14. 4. M. Schumacher 11. 5. Button 11. 6. Montoya 9. 7. R. Schumacher 7. 8. Heidfeld 5. 9. Villeneuve 5. 10. Massa 4. 11. Webber 3. 12. Barrichello 2. 13. Rosberg 2. 14. Coulthard 1. 15. Klien 1. 16. Trulli 0. 17. Speed 0. 18. Liuzzi 0. 19. Albers 0. 20. Sato 0. 21. Monteiro 0. 22. Ide 0. Constructeurs: 1. Renault 42. 2. McLaren-Mercedes 23. 3. Ferrari 15. 4. Honda 13. 5. BMW-Sauber 10. 6. Toyota 7. 7. Williams-Cosworth 5. 8. Red Bull-Ferrari 2. 9. Toro Rosso-Cosworth 0. 10. Midland-Toyota 0. 11. Super Aguri-Honda 0.

Fisichella: consternant

02 avril 2006

Sur le web » Giancarlo Fisichella Décidément, il reste un monde de différence entre Alonso et Fisichella. C'est déjà avant le départ, que Fisichella est rentré dans le rang, celui d'un très bon pilote, mais pas d'un surdoué comme Alonso. Au moment où le tour de formation se termine, le Romain cale. Comme un candidat au permis de conduire. «La procédure de départ d'une F1 est relativement complexe», précise Denis Chevrier, directeur de l'exploitation des moteurs Renault. «Les pilotes doivent enclencher une série de boutons en séquence pour que tout fonctionne. Le logiciel essaie de prévoir tous les cas de figure, mais, là, Giancarlo s'est mis dans une situation non prévue, et le moteur a calé.» Fernando, génie du pilotage, connaît pour sa part le fonctionnement de sa machine sur le bout des doigts. Une telle mésaventure ne risque pas de lui arriver. «Il faudrait que notre logiciel soit encore plus intelligent, et qu'il tienne compte des compétences ou du manque de compétence de chaque pilote!» ajoute Denis Chevrier, avec un air désespéré. Dès lors, la course de Fisichella est compromise: loin derrière, il tient un rythme qui ne permet pas à ses gommes de chauffer. Pour monter leur température, le Romain tente de les brutaliser à coups de glissades. Ce qui les détériore, leur fait perdre encore plus d'adhérence et les refroidit davantage. Le cercle vicieux. Par radio, ses ingénieurs poussent le Romain à monter sa cadence: «Tu es deux secondes au tour plus lent qu'Alonso. Allez, fonce!» En vain. Quelques tours plus tard, un capteur signale que l'embrayage du Romain est cassé. Qu'importe, l'arrivée est proche. Ses ingénieurs lui demandent donc par radio de court-circuiter le fonctionnement du capteur. Une manipulation sur le volant que Fisico avoue ne pas savoir exécuter! Ses ingénieurs se prennent la tête dans les mains. Un geste passé sur toutes les chaînes TV et que l'écurie Renault a été bien en peine d'expliquer...