«Ce qui compte, c'est de pouvoir se battre» - Villeneuve
Pouvoir se battre jusqu'au bout.
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« Faire le tour du jardin ». L'expression semble à propos pour expliquer le cheminement de Jacques Villeneuve au cours de ses 10 ans en F1: il y a eu le succès, le doute, la critique, l'argent, la désillusion, le repos forcé et le retour.
En prélude au Grand Prix d'Australie, où Villeneuve avait débarqué en 1996 pour sa première course en F1, auréolé de son titre de champion CART, il a bien voulu échanger avec les journalistes sur son parcours chaotique en F1, mais oh combien riche.
« Je n'y pensais pas, pour tout vous avouer. J'ai de bons souvenirs surtout de mes premières années, après cela, il y en a eu moins, a-t-il expliqué aux journalistes, jeudi, dans le paddock du circuit de Melbourne. Mais malgré tous les problèmes, il y a toujours une ou deux courses où ça va mieux, ce qui vous permet d'avoir un bon week-end. De la course, je garde généralement un bon souvenir par année. Mais mes meilleurs moments, ce n'est pas en piste que je les ai vécus. »
Ce Grand Prix d'Australie, sur la piste sinueuse d'Albert Park, aura toujours une signification particulière pour le Canadien. Parce qu'il a été son tout premier.
« J'ai toujours aimé revenir ici. J'aime cette piste où je suis à l'aise, surtout en qualifications. Et comme nous sommes compétitifs cette saison, c'est d'autant plus plaisant de venir. »
Villeneuve contre Schumacher en 2006
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Le pilote de 34 ans a marqué les deux premiers points de l'équipe BMW, il y a deux semaines en Malaisie. La F1.06 est bien née et le moteur BMW n'a pas grand-chose à envier aux autres. Avec une bonne auto, Villeneuve peut et veut encore se battre.
« Je ne suis pas prêt à m'arrêter. Je peux encore attaquer du premier au dernier tour et c'est tout ce qui compte. Mais quant à savoir si je serai encore en F1 l'an prochain, ça dépend de plusieurs facteurs, pas juste de moi. »
Jacques Villeneuve avait déjà dit qu'il souhaitait idéalement être en F1 pour le « grand chambardement » de l'année 2008: nouveaux accords Concorde, nouveaux budgets, nouvelles équipes.
Format à revoir?
Il doit d'abord traverser 2006 et faire de son mieux avec les éléments en place, notamment ce nouveau format de qualifications.
« Ça ne ressemble pas à une séance de qualifications. Vous n'arrivez pas à vous concentrer pour un tour rapide. Vous entrez en piste, vous tournez pendant deux ou trois minutes, et vous rentrez aux puits. Sans savoir quel sera votre tour rapide, vous ne pouvez pas ajuster les réglages à la limite pour un seul tour. Vous n'allez pas chercher le maximum de la qualif.
Pas facile à suivre ces qualifs...
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Cela dit, Villeneuve admet que l'exercice est plus intéressant à regarder, en raison de la formule éliminatoire.
« Les deux tours éliminatoires sont intéressants, mais c'est dur psychologiquement de devoir faire des tours rapides qui ne comptent plus à la manche suivante. Je ne suis pas tout à fait convaincu par les 20 dernières minutes, quand certaines voitures tournent simplement pour consommer de l'essence. »
Comme la piste n'est pas très abrasive, Villeneuve espère que Michelin lui fournira des pneus tendres, pour qu'il puisse en tirer le maximum durant les qualifications et bien se placer sur la grille de départ.
Il sait qu'il est vital de partir en avant pour ne pas se faire engluer dans la circulation sur ce circuit étroit. Mais il devra aussi préserver son moteur, qu'il utilise pour une deuxième course de suite.
Ne vous attendez pas à ce qu'il tourne beaucoup lors des premiers essais libres.