Renault, ici Fisichella, espère encore faire la course en tête à Melbourne (Panoramic)
Renault veut enchaîner
Vainqueur des deux premiers grands prix de la saison, en tête du classement des deux championnats, les Renault seront encore les monoplaces à battre ce week-end à Melbourne. Ferrari, McLaren, Williams ou Honda parviendront-ils à contrarier les bolides jaune et bleu ?
Avant d’entamer la saison européenne, le grand cirque de la Formule 1 fait étape ce week-end à Melbourne. Loin de la chaleur étouffante de Sepang, les monoplaces devraient retrouver des conditions climatiques plus clémentes pour les moteurs. Car contrairement aux habitudes, le Grand Prix d’Australie, qui ouvrait traditionnellement la saison, a été décalé d’un mois en raison du déroulement dans la métropole australienne des Jeux du Commonwealth. Au tout début de l’automne, la température et l’humidité seront donc beaucoup plus supportables pour les mécaniques et les organismes qu’elles ne l’étaient au Bahreïn et en Malaisie. A peine retombée, la ferveur des Australiens devrait donc se réveiller pour venir assister au ballet toujours impressionnant des bolides dans l’un des deux circuits de la saison, avec Monaco, tracé en pleine ville.
La confiance règne chez Renault
«Pour moi, la surprise de cette année, c'est Renault.» Flavio Briatore, mi-sérieux, mi-amusé, savoure sans doute sa petite phrase. Après une intersaison mouvementée, marquée notamment par l’annonce du départ de Fernando Alonso à la fin de la saison, l’incertitude planant sur l’avenir de la marque en F1 et les premiers tours de roues assez tardifs de la R26, l’écurie Renault a démontré, en deux grands prix, qu’elle restait encore la patronne des circuits. «Pendant l'hiver, nous n'avons entendu que des raisons selon lesquelles nous n'allions pas être devant. Et nous avons démontré que nous savons travailler comme il faut, nous adapter au nouveau règlement et gérer notre saison d'une manière efficace. Les gens ne s'attendaient pas à ce que nous restions devant, mais nous y sommes», jubile le directeur du Renault F1 Team. En deux courses, les monoplaces au losange ont remporté deux victoires (une pour Alonso et une pour Fisichella) et ont même réalisé un doublé inédit, en tant qu’écurie complète, depuis 1982, en Malaisie. Le champion du monde espagnol occupe la tête du classement du championnat du monde des pilotes et Renault celle du classement des constructeurs. Au moment de quitter l’étuve de Sepang pour retrouver le climat plus frais de Melbourne, le moral est donc au beau fixe chez les Jaune et Bleu. Vainqueur à l’Albert Park l’an dernier - «un de mes circuits préférés» -, Giancarlo Fisichella résume bien l’humeur générale au sein du team champion du monde : «L'ambiance dans l'équipe est fantastique (…) Je pense que Renault sera très performant en Australie.»
Raikkönen enfin tranquille ?
Du côté de la concurrence (Ferrari, McLaren, Williams), l’objectif sera plus prosaïquement de redresser la tête. Après un premier grand prix très prometteur avec la deuxième place de Michael Schumacher, Ferrari est redescendu sur terre à Sepang (Massa, 5e, Schumacher, 6e). Le V8 italien a montré un manque de fiabilité inquiétant, qu’il faudra corriger au plus vite pour ne pas se laisser distancer par Renault, et l’écurie au cheval cabré a été pointée du doigt pour avoir utilisé un aileron avant a priori non réglementaire. L’aileron de la discorde ne sera d’ailleurs pas utilisé par les monoplaces rouges ce week-end, mais, officiellement, cette décision n’est pas liée à la plainte déposée par huit écuries auprès de la FIA. Chez McLaren, on espère sans doute que la malchance qui s’accroche aux basques de Kimi Raikkönen (suspension cassée en qualifs au Bahreïn, accrochage dès le premier tour en Malaisie) daignera bien laisser tranquille le Finlandais. «J’espère vivre un week-end sans pépin», déclare «Iceman» car «la voiture est bonne et je pense que nous pouvons obtenir de bons résultats avec.» Sa troisième place obtenue sur le circuit du Sakhir après être parti du fin fond de la grille est là pour prouver que les Flèches d’Argent 2006 sont bien nées. Plus discret que son coéquipier, Juan Pablo Montoya a mené sa monoplace jusqu’à l’arrivée lors des deux premiers grands prix mais le Colombien veut désormais aller plus haut que ses 4e et 5e places et «se battre pour un podium.»
Button vise haut
Si Ferrari et McLaren ont connu des déboires en Malaisie, que dire des Williams-BMW contraintes toutes les deux à l’abandon il y a quinze jours ? Sur un circuit qui l’avait révélé et devant son public, Mark Webber ne sera sans doute pas le moins motivé des pilotes de Franck Williams. «L’évolution récente de la FW28 est encourageante et bien que nous ayons vécu un double abandon en Malaisie, nous voulons décrocher de «gros» points à Melbourne», clame l’Australien. Son jeune coéquipier, Nico Rosberg, épatant au Bahreïn avant de commettre une petite faute de jeunesse à Sepang puis d’abandonner sur casse moteur, découvrira, lui, son premier circuit en ville au volant d’une F1.
Quatrième puis troisième, Jenson Button cherchera de son côté à grappiller au moins un rang pour confirmer la belle compétitivité affichée par sa Honda depuis le lancement de la saison. «Le GP d’Australie est une course qui me plaît beaucoup, et après deux courses déjà disputées cette saison, je pense que Melbourne sera encore plus spécial car nous savons déjà qui est rapide et qui ne l’est pas. D’habitude, nous ne savons pas les écuries qui seront compétitives lorsque Melbourne est la première épreuve de la saison», indique le Britannique, actuellement 3e du classement du championnat des pilotes, et qui devrait bénéficier de quelques améliorations fournies par le motoriste nippon sur son V8. Des changements qui permettront peut-être à Rubens Barrichello, visiblement pas encore acclimaté à sa nouvelle écurie, de marquer ses premiers points de la saison sur un circuit qu’il affectionne - «c’est un de mes tracés préférés du calendrier» -, et où il avait décroché une belle 2e place l’an dernier.