Renault - Alonso P1, Fisichella Ab
Un timing optimisé à l'extrême : un tour de check pour Alonso et Fisichella vendredi matin, 13 et 14 boucles l'après-midi. Des runs plus longs samedi matin pour régler la R26, qui n'avait jamais mis les roues à Manama. Qualification sur le fil du rasoir : à chaque fois la N.1 et la N.2 sont sorties au tout dernier moment. Alonso s'est loupé dans son tour qualif. Il a enchainé sur un second pour remonter au 4e rang. Pour Fisichella, le problème de montée en régime ayant coûté près de 50 chevaux et une 9e place a persisté en course, que l'Italien a dû abréger, malgré le changement de la gestion électronique.
Vidéo: Fisichella, un profil de N.2
Alonso tout en maîtrise : l'Espagnol a très vite doublé Button et Massa. Il s'est accroché à Schumacher pour accomplir le stratagème de Symonds : doubler la Ferarri au 2e pit stop. Il a terminé le travail en claquant la porte au nez de l'Allemand dans le N.1. 9e victoire d'Alonso, 26e de Renault.
Video: Visite de l'usine Renault F1 d'Enstone
Ferrari - Schumacher P2, Massa P9
Le rouge est remis ! On n'avait plus vu deux Ferrari en 1ère ligne depuis le 15 août 2004, en Hongrie. Maranello a testé abondamment à Bahreïn cet hiver et le souci de confronter le 248 F1 et ses Bridgestone à la chaleur -pour préparer aussi la suite à Sepang- a payé. Presque au-delà de toute espérance, comme l'a confié Michael Schumacher, pour la 65e fois en pole position.
Vidéo: Bahreïn : le gp de Massa
Video: Schumacher au volant de la Ferrari
Sur un tour chrono, Felipe Massa peut être diablement rapide et il l'a prouvé en rivalisant avec le maître, à 0.047 sec près. Une belle performance sachant ses problèmes d'équilibre sur la 248 F1 la veille. Le Brésilien qui n'a connu que Sauber en compétition a cependant commis une faute en libres 1, deux en libres 2, et encore une en libres 3, avant de rater complètement son grand prix. Il s'est fait gober par Alonso dans le 3e virage, illustrant les inconvénients du V8 : une perte de grip dans un virage est la quasi assurance de ne pouvoir contenir son poursuivant. Le Pauliste a dit avoir "simplement touché les freins" avant sa toupie, qu'il faillit transformer en un strike dévastateur pour Alonso. L'explication est un peu juste car on l'avait vu en difficultés aux essais dans ce même virage N.1. Puis, un problème d'alimentation en air comprimé de pistolet l'a retenu 37 sec au stand.
Video: Massa au volant de la Ferrari
Schumi impeccable leader jusqu'au 2e ravitaillement. Après, Alonso l'a rangé dans ses rétros sans ménagement.
McLaren - Räikkönen P3, Montoya P5
Une "erreur de fabrication" a peut-être séparé le Finlandais de la victoire. Sans le bris d'un triangle de suspension arrière lors de la 1ère phase de la qualification, le vice-champion du monde aurait visé la pole position. Montoya, très chargé en essence, l'a prouvé. Au lieu de ça, ce pauvre Iceman a été rejeté en fond de grille. A la fin du 1er tour, ce sensationnel attaquant était déjà 13e ! Il aurait pu aller beaucoup plus haut sans le handicap d'une stratégie à un arrêt.
Montoya : un grand classique du genre. Le Colombien a pataugé dans les réglages dès le vendredi matin et n'a jamais résolu l'énigme.
Williams - Webber P6, Rosberg P7
La réjouissante confirmation d'un hiver prometteur. La flamme des indépendants est plus que jamais là et le package est formidable, surtout si l'on tient compte du passage risqué aux Bridgestone, que Grove a réussi, au contraire de la fortunée Toyota.
Cosworth a demandé à ménager à l'extrême son V8 vendredi et le N.3 Alex Würz a fait sur les pneus un travail d'une importance fondamentale. Mark Webber et Nico Rosberg étaient sur un tremplin. L'Australien a encore prouvé être exceptionnel dans l'exercice de la qualification, qu'il a conclu dans le top 7. Il a fini 6e à l'issue d'une course sans histoire.
Et que dire de Nico Rosberg ! "C'est du top top niveau. Du niveau de garçons comme Schumacher, Alonso, Räikkönen... ", nous avait-on juré à Grove. Pas la peine d'en dire plus. L'Allemand de 20 ans est revenu avec bonheur sur les traces de pneus de son titre GP2 en repartant avec les deux points de la 7e place et le meilleur tour en course. Qu'est-ce qui a été le plus impressionnant ? Tout. Enfermé dans le N.1 par Heidfeld, il est reparti 22e après un changement d'aileron avant. Il a donné le sentiment d'une maitrise absolue : poussé parfois dans la partie sale de la piste au freinage du N.1, il a à chaque fois passé très proprement, sans un blocage de roues. En connaisseur, ce vieux routier de Coulthard a été épaté. Michael a estimé qu'il aurait pu finir sur le podium. Un peu exagéré à l'endroit du pilote managé par Jean Todt. Si si, on parle de Nico Rosberg, encadré chez ART par le fils, Nicolas Todt, en 2005.
Vidéo: le talentueux Rosberg
Red Bull - Klien P8, Coulthard P10
Klien était arrivé en Formule 1 en 2004 avec l'idée d'en remontrer à certains. Moins tapageur, l'Autrichien est devenu une valeur sûre. Il a trouvé que le nouveau format de qualification "vraiment exigent" et qu'il génère "beaucoup plus de pression". Cela ne l'a pas empêché de conclure l'exercice au 8e rang. Une perte de grip et un embrayage défaillant a facilement mis sa 7e place à la portée de Rosberg en toute fin d'épreuve.
Toro Rosso - Liuzzi P11, Speed P13
Le team B de Red Bull dérange encore plus maintenant qu'il a calé ses deux STR1 en milieu de hiérarchie. C'est avéré : la FIA a eu la main trop légère en ne bridant le V10 Cosworth qu'à 16.700 t/min. Au volant de la Red Bull-V10 de l'an passé, Liuzzi n'a eu aucune difficulté à passer à l'accélération la RB2-V8 de Coulthard. Voir le rookie Speed parader devant les Toyota n'a pu qu'accentuer la grogne. Demi-tête-à-queue de Liuzzi en course. 13e position flatteuse pour Speed, encore tendre. On l'a vu en qualification.
BMW - Heidfeld P12, Villeneuve Ab
Des débuts de constructeur sans surprise difficiles. 10e et 11e étaient -à peu près- déjà les places des Sauber l'an dernier. Heidfeld passe pour être un garçon gentil. Coulthard en est beaucoup moins sûr après avoir été orienté vers une ruban parallèle au coeur de sa bagarre avec l'Allemand. Villeneuve a cassé son V8.
Video: Heidfeld au volant de la BMW
Toyota - Schumacher P14, Trulli P16
Vidéo: Toyota hors du coup à Bahreïn
Un pur désastre ! Mike Gascoyne doute beaucoup plus à présent de son principe d'évolution continue du matériel sans révolution. Un correctif a été apporté aux suspensions de la TF106 pour s'adapter aux Bridgestone mais le discours tenu selon lequel la conversion aux gommes japonaises était somme toute minime ne tient plus. Tsutomu Tomita, directeur général de Toyota Racing, a parlé d'un début de saison "choquant", un sacré euphémisme... "La voiture a été lente de façon imprévisible par rapport à d'autres voitures et il n'y avait rien à faire", a-t-il ajouté. Pas de grip, pour résumer, et pas de solution dans l'immédiat. Tous les espoirs sont-ils déjà placés dans la TF106B prévu pour Monaco ? Vidéo: R.Schumacher (Toyota) en piste
Midland - Monteiro P17, Albers Ab
Les deux monoplaces ont fait partie du premier lot d'éliminées dans la 1ère phase de qualification. Monteiro a détecté un problème de transmission dans son tour de mise en pré-grille. 19e arrivée en 20 courses pour le Portugais. Au coup d'envoi, Albers a de suite regagné les stands.
Super Aguri - Sato P18, Ide Ab
Vidéo: le projet Super Aguri
Honda a puisé dans son stock de déflecteurs pour que la carrosserie de l'ancienne A23 ait l'air moderne. A 6-7 secondes par tour des meilleurs, l'addition reste salée, Sato et Ide condamnés à la figuration. Le premier a ramené le matériel à l'arrivée sans rien casser. Le second, venu de la F2 nippone, a reçu un drive through car ses mécaniciens avaient travaillé trop tard sur sa voiture. Lors d'un pit stop, il roula sur le pied d'un mécanicien et tapa le genou d'un autre. Il cassa son V8 peu après. Toujours ça d'intéressant pour Honda.